Les espèces
La Réserve Ornithologique du Teich est un lieu réputé en France pour «cocher» ces bizarreries de l’ornithologie…
Jusqu’à la fin 2015, une observation assidue sur 43 années a permis de détecter 323 espèces ou sous-espèces sur les 110 ha de la réserve. Ce résultat spectaculaire pour un site aussi restreint témoigne de la valeur d’un lieu, qui offre de multiples ressources aux oiseaux traversant la région. Si la plupart de ces observations sont régulières ou ont été homologuées par des comités de validation à l’échelle régionale ou nationale, d’autres, souvent les plus anciennes, ne l’ont pas été faute d’existence de ces comités ou simplement par négligence des observateurs…
Ces observations sont parfois uniques et n’ont duré que quelques minutes, il ne faut donc pas s’attendre à retrouver les espèces cataloguées de Très Rare (TR) à chacune de ses visites.
La “liste des oiseaux observés sur la Réserve Ornithologique du Teich de 1972 à 2023” est en perpétuelle reconstruction. Et nous comptons sur vous pour nous aider à l’amender encore.
Nidification
88 espèces nichent ou ont déjà niché sur les 110 hectares de la réserve.
Cette diversité importante est due à la juxtaposition de milieux naturels très différents sur un petit espace. Ainsi, le Pic épeiche, un oiseau typiquement forestier cohabite avec le Héron cendré – oiseau du marais– qui lui-même croise tous les jours le Goéland marin, espèce strictement inféodée au littoral. Les passereaux sont particulièrement fréquents, des plus communs à l’instar du Rougegorge, jusqu’aux plus rares comme la Gorgebleue à miroir blanc. La période de nidification s’étend de la fin janvier, lorsque les premières Cigognes blanches rejoignent leurs nids, à la fin août qui voit l’envol des derniers poussins de Râle d’eau nés sur la réserve.
Elle culmine cependant pour la majorité des espèces entre Avril et Juin. La plupart des espèces sont très discrètes durant cette période de reproduction, néanmoins plusieurs laissent admirer leur progéniture de très près au public, depuis les observatoires ou le sentier de visite (Cigogne blanche, Echasse blanche, Petit Gravelot, Milan noir…).
Hivernage
Les migrateurs du nord et de l’est de l’Europe
S’arrêtent en nombre pour passer l’hiver dans la Réserve. Cette période dite « d’hivernage » (à ne pas confondre avec l’hibernation d’autres vertébrés), débute pour certains en octobre et s’étend jusqu’en mars pour d’autres. Durant cette saison, les oiseaux ne se déplacent que sur de courtes distances, essentiellement pour s’alimenter.
C’est la phase de l’année où l’on rencontre les plus grandes concentrations d’oiseaux sur la réserve, nombre d’espèces étant grégaires en hiver. C’est aussi l’occasion de bien observer les changements de comportements que cette saison provoque sur les oiseaux, et peut-être de découvrir une espèce inhabituelle, arrivant directement des glaces polaires…
Migrations
Globalement,
les migrations des oiseaux se déroulent toute l’année, avec juste une stricte interruption entre décembre et janvier, mais cette dernière restriction est de plus en plus fréquemment battue en brèche ces dernières années…
Deux périodes
sont néanmoins à distinguer :
- La migration prénuptiale (« avant les noces ») ou migration de « printemps » ou encore « de remontée », qui s’étire de la fin janvier (Oie cendrée, Canard Pilet,…) jusque début de juin.
- La migration postnuptiale (« après les noces ») ou migration « d’automne » ou encore « de descente », qui débute en juin pour s’épuiser en décembre. Bien entendu, le déplacement d’un maximum d’espèces a lieu dans la période médiane de chacune des migrations (mars-mai et septembre-novembre).
Durant ces deux phases de la vie des migrateurs,
des dizaines de milliers d’oiseaux peuvent fréquenter la réserve pour quelques heures ou quelques jours. L’escale est réputée chez certaines espèces dont on revoit régulièrement les mêmes individus marqués (Spatule blanche, Barge à queue noire,…). Ces deux périodes sont celles où la diversité est la plus forte sur le site, et il est fréquent de contacter plus de 100 espèces au cours d’une visite. C’est aussi lors des migrations que l’on a le plus de chances d’observer des oiseaux rares, venus de la lointaine Amérique ou de l’Asie centrale.
Mais comme partout dans la nature, rien n’est acquis par avance, et bien des paramètres viendront modifier les « prévisions » des meilleurs naturalistes quant à la « programmation » du passage ou de l’escale de ces oiseaux. Il faudra s’armer de patience et d’attention, et aussi bien se renseigner pour être sur place les journées où ce phénomène devient tout aussi palpable que spectaculaire.