Travaux sur le Sentier du littoral : que s’est-il passé ?

Le 25 avril 2024 , publié dans Actualités de la Réserve

Fragilisée par les tempêtes hivernales, la digue du Sentier du Littoral n’a pas résisté aux forts coefficients de marée engendrés sur la commune du Teich à partir du 10 février 2024 par la tempête Karlotta. D’importants travaux ont été entrepris du 19 février jusqu’au mois d’avril par le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA).

 

Une digue coupée en deux

Samedi 10 février, plusieurs zones d’érosion sur des portions du Sentier déjà fragilisées par les tempêtes successives de l’hiver et un débordement avec surverse de la Pointe jusqu’à Boucolle (du tronçon D06 au tronçon D14) ont été constatés. Seules des portions des tronçons D09 et D12 ont débordé sans surverse.

La surverse s’est poursuivie dimanche 11 février sur la totalité du linéaire entre les tronçons D06 et D14. Un débordement a également été constaté du tronçon D01 au tronçon D06. Les équipes de gestion ont relevé plusieurs points d’érosion et d’effondrement, ainsi qu’une importante brèche localisée sur des zones fragilisées par la tempête Domingo : D10 et D11.

 

 

Sur la marée du dimanche 11 au matin, les niveaux d’eau ont atteint 5,60 mètres.  Coupant le Sentier sur plus de 4 mètres, la brèche s’est élargie dans les jours qui ont suivi pour atteindre les 20 mètres le mardi 13 février.

 

Quel impact sur les populations d’oiseaux de la Réserve Ornithologique ?

En parallèle du chantier mis en place par le SIBA, les techniciens de gestion de la Réserve Ornithologique ont adapté la gestion des niveaux d’eau des bassins aux conditions imposées par les dégâts. Plusieurs ouvrages ont été touchés, dont un passe-mesure permettant de maintenir le niveau d’eau du Marais centre, resté vide pendant une dizaine de jours. Si le niveau a pu être rehaussé, il a été maintenu plus bas que d’ordinaire pour accueillir les oiseaux migrateurs en halte et les premiers oiseaux nicheurs.

Entre le 11 et le 19 février (début des travaux), la brèche d’une vingtaine de mètres ne permettait plus la maitrise des niveaux d’eau sur la lagune Grand Large. Les marées hautes sont venues recouvrir entièrement les bancs de sable du bassin Grand Large, un des principaux reposoirs pour les oiseaux (principalement pour les limicoles qui, plus courts sur pattes que les échassiers, se reposent ou se nourrissent généralement sur les étendues d’eau ne dépassant pas la dizaine de centimètres de haut). Entièrement soumis au rythme des marées pour se remplir et se vider, le bassin Grand Large s’est retrouvé trop haut à marée haute et trop bas à marée basse. Seuls quelques individus à la recherche de nourriture sont venus s’y alimenter, suivis à marée haute par de rares Mouettes rieuses et quelques Canards.

Pour temporiser, l’équipe de gestion a reporté la fonction de reposoirs sur d’autres bassins de la Réserve. Les niveaux d’eau des unités Vasière Spatule et Lagune Quancard ont été baissés pour accueillir à marée haute les groupes de Bécasseaux variables, Avocettes élégantes, Pluviers argentés, Barges à queue noire et autres limicoles.

 

 


Secteurs de comptage des oiseaux dans la Réserve Ornithologique du Teich

 

La brèche a pu être comblée dès le début des travaux le 19 février (recréation d’un cœur argileux avec remblai présent sur site puis consolidation par enrochement), permettant aux gestionnaires de reprendre rapidement la main sur les niveaux d’eau de l’unité Grand Large.

Un niveau bas a été maintenu sur toute la durée des travaux pour assurer le retour à la fonction de reposoir et de zone d’alimentation du bassin qui, dès fin février, a pu accueillir les oiseaux migrateurs de retour ou de passage dans la région à l’approche du printemps.

 

Un nouveau paysage

Depuis la fin des travaux en avril dernier, le niveau de l’unité Grand Large a légèrement augmenté, mais l’équipe de gestion l’a maintenu assez bas pour favoriser les haltes migratoires et l’installation d’oiseaux nicheurs tels que les Échasses blanches, qui ont donné naissance à leurs premiers poussins le 14 mai.

Les promeneurs l’auront remarqué, les travaux ont quelque peu modifié le paysage du Sentier du Littoral qui s’est élargi pour permettre le passage des engins et reste encore très ensablé. Par sécurité et pour préserver le site, il est demandé aux visiteurs de limiter leur vitesse à vélo et de veiller à bien rester sur le Sentier.

 

 

 

 

🔎 Le saviez-vous ?
La Réserve, composée au trois-quarts d’eau, est située derrière des digues. Des écluses (portes installées dans les digues) et un réseau de tuyaux permettent de gérer les niveaux d’eau des secteurs aménagés pour les oiseaux. L’équipe de gestion de la réserve actionne ces écluses. Maintenir une faible hauteur d’eau dans les lagunes et les marais favorise la présence des oiseaux. Par exemple, cela permet aux limicoles de trouver des zones découvertes ou très peu profondes pour dormir et se toiletter en toute tranquillité.

Lors de certaines marées hautes, les écluses sont ouvertes pour renouveler l’eau de la réserve. L’eau salée du bassin d’Arcachon et l’eau saumâtre (mélange d’eau douce et salée) du delta de l’Eyre entrent alors dans la Réserve. Cela amène au passage de la nourriture (poissons, larves d’insectes, plancton…) pour les oiseaux. Suite à de fortes pluies, la hauteur d’eau peut être trop élevée : le surplus d’eau est alors évacué à marée basse en ouvrant les écluses.

 

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